« «NE PAS ÊTRE POUR ÊTRE»
LE DÉCROCHAGE, UNE CLINIQUE ACTUELLE DE L’ADOLESCENCE ? »
“NE PAS ÊTRE POUR ÊTRE”
LE DÉCROCHAGE, UNE CLINIQUE
ACTUELLE DE L’ADOLESCENCE ?
ARGUMENT du XXIème COLLOQUE du CAPA
« Ne pas être pour être. »
Ils décrochent… mais de quoi ?
Choisissent-ils leur exil ?
– Où vas-tu ? demande l’étranger à un adolescent.
– Je ne sais pas. Je ne veux que partir d’ici, sans cesse partir d’ici, ce n’est qu’ainsi que je pourrai atteindre mon but.
- Donc, tu connais ton but ?
- Oui, répond l’adolescent, ne te l’ai-je pas déjà dit ? Partir d’ici est mon but.
(Fr. Kafka)
« Je me suis toujours été un autre », écrivait Romain Gary dans « Vie et mort », sous le nom d’Emile Ajar, un de ses cinq pseudonymes en 1981.
Les exemples ne manquent pas, dans la littérature, d’évocation de ce questionnement identitaire et des formes qu’il peut prendre.
« On peut postuler que les adolescents se considèrent du fait qu’on les considère… » identité et identification sont alors pratiquement un seul et même mouvement. On retrouve à l’adolescence, avec une acuité particulière, cette constante communication anxieuse entre l’autre et soi-même, entre identité et identification… » écrivait Evelyne Kestemberg en 1962.
« Ne pas être pour être. »
Cette « question », que nous posent les adolescents, ne peut qu’ouvrir la voie à une incessante recherche de leurs modes d’accompagnement pour qu’ils retrouvent leur capacité à accepter d’être sujets de leur histoire.
La recherche des réponses, le « langage » à tenir à l’adolescent pour qu’il sache qu’il peut revenir de son « exil », tels seront les thèmes de ce colloque.
En 1921, déjà… Franz Kafka écrivait à son ami Max Brod : « L’exil est d’abord dans le langage ».